L’architecture contemporaine dans les domaines

   Pour notre projet d’exposé « Vin et Architecture », nous avons travaillé sur le thème de l’architecture contemporaine apparue dans le vignoble Bordelais. Cette étude a été réalisée en comparant les les régions viticoles européennes et les régions viticoles du «Nouveau Monde».

Notre problématique était alors la suivante :

Les innovations architecturales dans les régions viticoles étrangères sont-elles « transposables » en France où le vin rime avec notion de terroir et de typicité ?

 

 

Voici un résumé de notre dossier :

 

Ces dernières décennies, l’architecture contemporaine s’est emparée des domaines viticoles à l’étranger et en France pour en faire des espaces plus modernes voire quasi-futuristes pour certains.

Les oenotouristes peuvent alors découvrir des espaces, repensés par des grands noms de l’architecture internationale, qui s’éloignent des propriétés classiques attribuées traditionnellement aux vignobles français.

Or, si ces prouesses architecturales contribuent à la beauté et à l’originalité des domaines, laissent elles place au produit initialement concerné : le vin ?

Aussi, la France dont le vignoble est l’un des plus anciens du monde, qui est notable pour son art de vivre et pour ses produits authentiques, devrait elle s’inspirer des Nouvelles régions viticoles ?

 

La Rioja et Le Chianti : vignobles à l’architecture avant-gardiste

L’Espagne et l’Italie sont les deux pays pionniers en matière d’architecture contemporaine dans les domaines viticoles. L’oenotourisme est l’une des formes de tourisme les plus développées. Plus encore les touristes se rendent dans les domaines pour y admirer l’architecture des lieux.

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                               Marques de Riscal  Espagne (Rioja)Franck Gehry                                                           

              

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 La Cantina Antinori – Italie (Chianti) Archea Associati

 

 

 

 

L’émergence des nouvelles régions viticoles

Les régions viticoles qui composent le « Nouveau Monde » sont très influentes. Tant en matière de production qu’au niveau touristique. Ces puissances économiques attirent de nombreux professionnels du secteur qui entreprennent des projets de grande ampleur.

L’Australie offre aux 2.5 millions oenofriends des centres dédiés au vin, des joyaux architecturaux et de nombreuses wineries.
Aux États-Unis les wineries exceptionnelles se fondent aux divers paysages locaux et permettent une intégration complète de l’architecture dans la nature.

En Amérique du Sud, le modèle des châteaux bordelais inspire les propriétaires qui essaient de reproduire ce type d’architecture. Mais de nombreux domaines optent pour des constructions qui

se marient avec la nature et les grands espaces ou bien des bâtiments de type « villa ».

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View Hill House, Australie (Victoria) – Denton Corker Marshall

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Casa Lapostolle, Chili, 1994

Cette propriété est classée Relais & Château

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Quintessa Winery, Nappa Valley (Etats-Unis) 2002

Phénomène : Les stars de l’architecture au service des grands châteaux bordelais

Les innovations parfois surprenantes au niveau architectural qui font la spécificité de certaines régions vitivinicoles dont la Rioja notamment, font leur apparition depuis peu en France et plus particulièrement dans le vignoble du Bordelais.

Bordeaux est l’une des plus anciennes et plus importantes régions viticoles du monde, elle compte une superficie de 120000 hectares, 57 A.O.C régionales et plus de 5000 châteaux.

Riche de vins classés grand crus, la région concentre également les noms les plus prestigieux du monde vinicole : Haut-Brion, Margaux, Mouton Rothschild, Cheval Blanc…

A Bordeaux on ne parle pas de domaines mais de «Châteaux». Leurs constructions datent des XVIIIe et XIXe siècles. Les châteaux sont devenus un symbole bordelais avec le temps.

Ces dernières années ont été marquées par une révision de l’architecture classique au profit d’une architecture plus moderne, contemporaine. Lafite-Rotschild est précurseur de la tendance puisqu’il est le premier à faire appel à une « star » de l’architecture. En 1987, l’architecte catalan Ricardo Bofill lui réalise un chai souterrain avant-gardiste.

En effet, nombreux sont les grands architectes de renom ayant contribué à la modernisation des châteaux bordelais par leur rénovation des chais et espaces viticoles. Le but étant d’allier esthétisme et fonctionnalité, mais pas seulement. Cette démarche accompagne le désir d’accroître la notoriété et le prestige d’établissements déjà connus du monde entier et d’afficher alors un pouvoir plus conséquent encore dans le secteur viticole.

 

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Chai réalisé par Ricardo Bofill

pour Lafite-Rotschild

 

 

 

 

 

Architecture et Art : une plus-value pour l’oenotourisme

Le vin n’est pas seulement un produit issu de la terre, du travail des vignes et des hommes, le vin est également un produit culturel directement ancré dans notre société et cela depuis des siècles.

Quoi d’étonnant alors que d’oser l’association du vin et de l’art, voire de l’architecture et du vin.

Aussi, il est de plus en plus répandu de visiter des domaines qui disposent d’une salle d’exposition ou bien d’œuvres d’art directement inscrites dans le paysage ; tel qu’au Château La Coste.

 

 

 

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Drop – Tom Shannon 2009

au Château La Coste

 

 

 

Conclusion

L’architecture dans les domaines viti-vinicoles contribue au prestige du vin et à sa symbolique artistique. Elle constitue une valeur ajoutée aux domaines et donc un réel intérêt oenotouristique. Elle permet de sublimer les lieux d’une propriété viticole et d’embellir le produit vin dans un cadre spacieux, certains domaines font d un véritable atout, que cela concerne les chais, les espaces de dégustation ou autres.

Cependant, l’architecture (trop) contemporaine ne doit pas faire penser à un espace superficiel et commercial qui enlèverait à son environnement tout son charme et son authenticité.

En France, si les propriétaires ont raison de parier sur une mise en scène toujours plus innovante de leurs domaines afin de se renouveler, n’encourent-ils pas le risque standardiser et banaliser l’architecture contemporaine dans les vignobles et à terme de dissoudre le patrimoine de l’architecture classique des châteaux ? Le modèle architectural des régions viticoles à l’étranger est transposable en France mais seulement à Bordeaux.

Lucile TREBUCHET – Blanche GANOT

 

 

 

Mireille Thiébaut – Une guide dans les vignes

Direction Alsace, région viticole réputée pour

ses grands vins blancs, à la rencontre de Mireille Thiébaut sympathique

quinquagénaire amoureuse du vignoble Alsacien, de ses terroirs et de ses paysages.

Cette ancienne guide nature, environnement et patrimoine jadis auto-entrepreneuse

pour « Les Blancs d’école » revient sur ses expériences et sa conception de l’oenotourisme…

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Quand avez vous crée votre entreprise « Les Blancs d’école » ? Pourquoi ce nom ?
Cela remonte à 2008, le nom choisi est en fait le résultat d’un lapsus, alors que je parlais avec des amis de mon projet je me suis exclamée en plaisantant « je vais retourner sur les « blancs » » et non bancs de l’école. La majorité des vins d’ Alsace étant blancs j’ai trouvé cela plutôt cohérent et j’ai opté pour ce nom.

 

 

Que faisiez vous alors ?
J’étais Guide Oenotouristique / Guide nature diplômée d’État  BPJEPS nature, environnement et patrimoine Spécialisée dans la découverte du vignoble et des vins d’Alsace.

Mon travail était axé sur la découverte de la nature, je faisais visiter les vignobles et les vignes en priorité et proposais des ateliers découvertes ou/et créatifs en partenariats avec divers intervenants (pharmacienne, sophrologue…) dans la nature.

J’animais aussi des rencontres avec les vignerons, visites de caves, découverte du patrimoine viticole, initiations à la dégustation…

 

 

 

Pourquoi l’oenotourisme ? En quoi cela consiste-il selon vous ?
L’oenotourisme c’est l’association de différents acteurs :

du monde viticole, de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme.

L’oenotourisme gagne à se développer et est prometteur. On constate que les consommateurs ont un réel intérêt pour la découverte du patrimoine dans les régions viticoles à travers l’apprentissage des notions de terroir, de la fabrication du vin, des accords mets/vins et de la rencontre avec le/les producteurs. Aussi, il tend à se démocratiser et à concerner un large public venant de divers horizons…

Le problème en France, mais cela progresse petit à petit, c’est que ces 4 milieux ne se

côtoient pas du tout. [acteurs du monde vitivinicole, acteurs du tourisme, acteurs de

l’hôtellerie et de la restauration]

 

 
Quelles difficultés avez-vous rencontré ?
L’Entrepreneuriat n’est pas chose aisée, la difficulté étant d’être seul(e) pour se faire connaître, et pour investir. En effet, les charges sont lourdes lorsqu’il s’agit d’être référencé(e) par les institutions touristiques ; la création de mon site représentant à lui seul 500 à 600 € de frais par mois.

Cette activité ne me permettait pas de vivre. J’ai donc repris mon activité de technico-commerciale par défaut, je plaisante souvent en me disant :

«  Technico-commerciale pour manger et guide oenotouristique pour boire… »

Enfin, j’ai pour deuxième langue couramment parlée l’allemand et seulement quelques notions en anglais or la maîtrise des langues est essentielle voire indispensable en tourisme.

 

 
Comment avez-vous crée votre réseau ?

J’avais déjà un réseau de vignerons pour lesquels je travaillais, j’ai élargi mon carnet d’adresses en allant à la rencontre des hôteliers et restaurateurs locaux.
Selon vous, quelles sont les qualités indispensables pour travailler dans l’oenotourisme ?
Bien entendu il faut connaître le milieu viticole, les terroirs, les vins, mais il faut aussi aimer

le contact avec autrui et le partage. Se constituer un bon réseau est primordial plus encore lorsque l’on veut être guide.

 

 
Votre salaire était-il satisfaisant ?
Dans le cadre de mon année de formation j’ai bénéficié de l’AIF (Aide Individuelle à la Formation) pendant 3 ans. Mon activité dégageait quelques bénéfices que je ré-investissais par la suite, notamment dans une exposition des arômes des vins que j’avais montée.

Le salaire n’était donc pas suffisant pour subvenir à mes besoins.

 

 
Des projets ?
Je regrette d’avoir à abandonner l’oenotourisme. C’est pourquoi j’envisage aujourd’hui de former les vignerons à l’oenotourisme qui parfois n’ont pas idée du potentiel touristique de leurs exploitations ou bien qui n’ont pas les compétences nécessaires à l’accueil de public.

Si cela fonctionne, je travaillerai à plein temps et cesserai mon activité de technico-commerciale.

 

 

 

 

Anecdotes / coups de cœur ♥

Cépage ou vin préféré ?

Je suis une grande fan du riesling, c'est un vin qui a besoin de temps pour vieillir et qui alors révèle après quelques 
années une belle puissance aromatique.
Sans vouloir être chauvine, je considère que les vins blancs d'Alsace comptent parmi les meilleurs du monde ; nous avons un terroir et des traditions 
particulières qui produisent des grands vins.

Une adresse à conseiller en Alsace ?

J'ai plus d'une adresse à conseiller, mais je citerais par exemple Le Domaine Engel à Rorschwihr où Xavier Baril producteur vous parle
 avec passion de ses vins biologiques ou encore le Domaine Hering à Barr.

 

 

 

Propos recueillis par Blanche Ganot

 

Site toujours disponible pour les curieux : http://www.lesblancsdecole.com

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nîmes Toquées change de peau (de croco) !

Si vous ne voulez pas manquer un bel évènement oenotouristique, restez ce week-end les  13, 14 et 15 novembre prochain à Nîmes pour la nouvelle édition de Nîmes Toquée !

Cette année, l’évènement organisé par le syndicat d’AOC Costières de Nîmes fait peau neuve: tandis que l’ancienne formule proposait une journée Vin, Gastronomie et Culture dans la ville au prix unique de 58€ , l’édition de 2015 promet 3 jours de découvertes des vins de la région, de ballades à travers la ville et de dégustations de mets réalisés par les chefs Nîmois…

 

Au programme

Vendredi 13 : Animations dans les bars de la ville

Samedi 14 :   Parcours libre dans la ville de 10h30 à 18h30 pour redécouvrir les lieux emblématiques de la ville

Les visiteurs ayant le PASS BISTRONOMIE  ou le PASS GASTRONOMIE pourront déguster des menus dans les restaurants en partenariats avec Nîmes Toquée

De 18h30 à Minuit le Lycée Daudet se transforme et vous invite à finir la journée en musique

Dimanche 15: Direction la Coupole aux Halles, brunch de 10h30 à 14h00

Cette année si la formule change c’est pour s’ouvrir à tous et à tous les goûts alors venez nombreux !

A VOS VERRES, PRÊTS, PARTEZ…

 

Sara Astruc – Blanche Ganot