L’oenotourisme à l’étranger
Tourisme et vin : Cap vers la Corse !
« L’œnotourisme se définit comme un voyage dont le vin est le thème et les loisirs le prétexte »
Etant l’une des premières destinations touristiques françaises, la Corse attire chaque année plus de 3 millions de visiteurs venus des quatre coins du monde.
Ses produits de terroir exceptionnels, ses eaux cristallines, ses plages de sable fin, son fort tempérament et sa nature préservée, font de l’île de Beauté une destination d’exception.
Le vin, quant à lui, occupe une place de plus en plus importante dans l’esprit des touristes et la Corse l’a bien compris !
Entre Méditerranée et montagne, l’île ne compte pas moins de 7000 hectares de vignoble datant de plus de 2000 ans. Composé d’environ 300 producteurs produisant 350 000 hectolitres de vin par an, le vignoble Corse possède des cépages sortants des sentiers balisés du continent : le barbarossa, bianco gentile, aleatico, vermentinu, sciacarellu, niellucciu, carcajolu neru. Ces vignobles, à flanc de coteaux, au pied des montagnes, souvent sur des terrasses avec vue imprenable sur la mer, possèdent une situation unique.
Du cap Corse à Bonifacio, retrouvez au travers des deux routes des vins, Patrimonio et Calvi, les 9 appellations présentes sur le territoire :
- Porto Vecchio Corse,
- Sartène Corse,
- Calvi,
- Patrimonio,
- Ajaccio,
- Corse,
- Corse-Coteaux du Cap Corse,
- Corse Figari,
- Muscat du Cap Corse.
Mais l’île ne s’arrête pas là ! Tout au long de l’année, elle propose aux novices, amateurs ou experts, des manifestations, des activités et des évènements autour du vin. Sans oublier la Maison des Vins, située à Patrimonio : elle est qualifiée comme porte d’entrée des vignobles. Conjuguant authenticité, convivialité et fonctionnalité, elle s’organise en 6 espaces :
Accueil, Terroir et Vin, Vente et Dégustation, un Gustarium, un Centre professionnel et un Centre de gestion.
Cette maison des vins propose des activités ludiques de découverte. Que ce soit des rencontres oeno-culturelles autour du musée ampélographique ou au cœur des vignobles et des domaines, des stages d’initiation ou de perfectionnement à la dégustation, les simples visiteurs et les professionnels de la filière sont les bienvenus !
Découvrir un terroir d’exception entre nature et culture, partir à la rencontre des hommes et des femmes qui cultivent la vigne, vinifient et élèvent le vin …
… Alors, Cap ou pas Cap ?
Découvrir la route des vins de Corse
Par Marion Lalande
INTERVIEW Madame SCLEAR – Responsable oenotourisme du centre Rabelais à Bagnols-Sur-Cèze
Interview de Madame Marine SCLEAR – Responsable du centre Oenotouristique du Gard Rhodanien (Espace Rabelais) – Animatrice Oenotourisme à Bagnols-Sur-Cèze en poste auprès de l’Agglomération du Gard Rhodanien,
Réalisée par Corinne VIALLE, étudiante/stagiaire en licence Pro oenotourisme et projet culturel à l’Université de Nîmes.
1) Quel est votre parcours scolaire ?
Après avoir obtenu un D.U.T Techniques de Commercialisation, j’ai poursuivi une licence Information et communication, puis un Master Professionnel Tourisme Gestion de projet E-Marketing. J’ai complété mon cursus scolaire par une formation en anglais sur les vins du Languedoc Roussillon (Sud de France Master Level certificate).
2) Pourquoi avoir choisi ce métier ? Comment y êtes-vous parvenue ?
Je me suis dirigée dans l’oenotourisme suite à un stage de 4 mois (mars-juin 2011) à la Coopérative de Pujaut (Gard – à 10 mn d’Avignon) « Cellier des Chartreux » ou j’ai mis en place un projet « Découvrir la cave et le vin Autrement ». J’ai créé et mis en place 4 formules d’oenotourisme avec des acteurs locaux sur différentes thématiques (patrimoine – gastronomie – sensations fortes).
J’apprécie le vin à titre personnel, déguster met en éveil nos 5 sens et je suis curieuse d’apprendre toujours plus dans ce domaine. Le monde du vin est très enrichissant, on fait de belles découvertes et j’en apprécie aussi le caractère authentique.
J’ai accédé à ce métier par l’intermédiaire d’une personne de l’ADRT qui a contacté un de mes professeurs de l’université d’Avignon où j’étais en Master. Cette personne cherchait un étudiant susceptible de convenir au poste d’animateur à l’Espace Rabelais à Bagnols-Sur-Cèze et j’ai été sélectionnée.
Pour terminer, je soulignerai que le réseau joue une part non-négligeable lorsqu’on est à la recherche d’un emploi.
3) Quelle est votre définition de votre métier ? De l’oenotourisme ?
Il n’y a pas vraiment de définition de mon métier ; je travaille au sein de l’espace Rabelais depuis décembre 2013 et je suis aussi animatrice du Label Vignoble & Découvertes. Je suis chargée de la promotion des côtes du Rhône du Gard Rhodanien à travers la création d’évènements en partenariat avec les vignerons et les caves coopératives. A travers mes missions je mets en avant leur niveau de qualité, leur diversité et leur dynamisme. J’essaye aussi d’aider les vignerons moins connus en menant des actions avec eux : dégustation chocolat et vin, fromage et vin, …
Quant à ma définition de l’oenotourisme en tout premier lieu c’est le plaisir. A travers cette notion j’entends la découverte de domaines de façon authentique et faire des rencontres. On peut qualifier cette activité comme étant conviviale, basée sur le partage, l’accueil et la personnalisation des échanges, …
4) Qui est votre employeur ? Dans quelles conditions travaillez-vous ? Avec quels moyens ?
Je travaille pour l’Agglomération du Gard Rhodanien et nous évoluons en partenariat avec Inter Rhône qui soutient le projet « Label Vignobles & Découvertes ». Inter Rhône est aussi porteur du projet Côtes du Rhône du Gard Rhodanien.
L’ADRT nous a aidés à monter le dossier de candidature pour obtenir le label « Vignobles & Découvertes » en rassemblant un certain nombre de caves, d’hébergeurs, de restaurateurs, d’agences réceptives… et Inter Rhône a défendu le dossier.
C’est un travail d’équipe en partenariat avec ces différentes structures et nous avons les moyens techniques et financiers pour mener ces actions.
5) Travaillez-vous seule ? Avec quels partenaires ? Comment trouvez-vous votre environnement de travail ?
Comme nous l’avons vu précédemment, je travaille seule au sein de l’espace Rabelais à Bagnols-Sur-Cèze mais mes missions s’effectuent en partenariat avec les interprofessions, l’ADRT, les vignerons, les viticulteurs, les caves coopératives, les artisans,…
C’est vrai que parfois le fait d’être seule dans une structure peut paraître un peu monotone mais j’ai une journée par semaine qui est consacrée à ma mission avec le label « Vignobles & Découvertes » qui me permet d’être à l’extérieur ; de ce fait la monotonie est rompue.
6) Aviez-vous une méthode pour obtenir un poste ? Compétences indispensables ? Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaiterait se lancer dans l’oenotourisme ?
Je n’ai pas de méthode en particulier, je pense qu’il faut être persévérant, dynamique, garder de l’assurance même en cas d’échec et toujours interroger les recruteurs en cas de réponse négative afin d’être mieux préparé lors d’un prochain entretien d’embauche. Concernant les compétences requises pour le poste que j’occupe, il est indispensable de connaître et savoir parler du vin, parler anglais, avoir le sens de l’accueil, aimer être au contact des gens, être dynamique et créatif, innover et avoir des capacités d’adaptation.
Comme conseil je dirai qu’il faut bien connaître l’endroit où on postule afin de montrer notre intérêt pour le poste.
7) Avez-vous des pistes que vous souhaitez explorer pour développer l’oenotourisme ?
Je constate que nous avons beaucoup de retard en matière d’oenotourisme. Actuellement une dynamique semble s’opérer mais il faut travailler sur la notion de « terroir » qui reste un jargon et qu’il faudrait sortir de son caractère abstrait.
J’explore de nombreuses pistes comme l’évènementiel.
Je propose des initiations à la dégustation, je travaille sur des thématiques comme vin et pain, vin et fruit, vin et chocolat et ceci toujours en présence des vignerons.
Pour se faire je diffuse les évènements auprès des Office du Tourisme, à travers la newsletter, les services de communication de l’agglomération du Gard Rhodanien qui font un relai autour des médias,…
Je mets aussi en place des expositions sur l’espace Rabelais où je valorise le territoire, notamment autour d’un livret d’accueil destiné aux enfants.
8) Que pouvez-vous dire du Label « Vignobles & Découvertes » ?
Je parlerai des valeurs défendues autour de ce label qui sont la transmission, l’ouverture, le sens de l’accueil et la consommation responsable.
C’est aussi une ouverture du vignoble vers le patrimoine culturel, les paysages, et j’insisterai aussi sur la notion de prendre en compte les enfants qui sont souvent oubliés.
9) Comment imaginez-vous votre métier dans les années à venir ?
J’explore des pistes comme le numérique en créant des applications sous forme de jeux pour toute la famille.
Il faudrait aussi développer des activités où les personnes seraient impliquées dans les travaux de la vigne sous forme de parrainages. Il ne faut surtout pas rester dans la dégustation pure et dure.
Des actions pourront être menées mais il manque parfois aux vignerons le budget pour les déclencher.
10) Comment allez-vous contribuer au développement de l’oenotourisme ?
Je vais continuer sur ma lancée, notamment avec « Vignobles & Découvertes » en augmentant le nombre de prestataires, en créant des mini-éductours pour les personnes du réseau (Avintour, Slice of France, …). Je souhaite inviter des agences réceptives afin de mieux connaître leurs attentes.
11) Quels sont les domaines porteurs de développement ?
Je pense que les vignerons qui ouvrent des chambres d’hôtes vont largement contribuer au développement. On peut citer aussi tout type de structure qui propose l’accueil des familles.
12) Quels sont les facteurs qui ont contribué au développement ?
Après la crise viticole beaucoup de vignerons et de viticulteurs étaient à la recherche d’un complément de revenu. Ils ont commencé à travailler en réseaux. Certains créent des partenariats avec des campings par exemple.
13) Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite se lancer dans l’oenotourisme ?
Chacun doit travailler sur l’avantage concurrentiel de sa structure, c’est-à-dire partir de sa propre structure et créer en observant son environnement. Je conseille d’éviter les « copier/coller » qui finissent par lasser le touriste et plutôt créer une valeur ajoutée.
Par exemple Les vignerons de Tavel proposent aux personnes de passage un picnic avec des produits locaux et une bouteille de leur cru.
14) Quelles sont les perspectives d’emploi dans ce domaine ?
Dans notre région ce secteur est très en retard et il y a beaucoup de choses à mettre en place. Il faudra surtout privilégier l’accueil et les échanges entre partenaires.
lien utile: http://www.gardrhodanien.com/espace_rabelais.html
_______________ Propos recueillis par Corinne VIALLE _______________